samedi 20 octobre 2007

Froid dans le dos

Ce que le vent apporte par Jaime Martin - Collection Aire libre de Dupuis

Au nord de l'Oural, en 1916 : alors que la guerre sévit en Europe, un jeune chirurgien de Moscou est envoyé dans une région coupée du monde en tant que remplacement du docteur Ivanov, étrangement assassiné. Alors que le jeune médecin s'aperçoit que les villageois croient plus en la sorcellerie qu'à la médecine moderne, il réalise aussi que le village où il est posté s'avère être hanté par une bête étrange, qui n'est pas sans rappeler l'histoire de la bête du Gévaudan.

La forme sert beaucoup la forme dans cette bande dessinée : les dessins sont plutôt griffonnés, et les couleurs sont toujours sombres, sans éclat. On pousse ici l'exercice jusqu'à utiliser dans une case toujours la même couleur, mais dans des teintes différentes. Ce que le vent apporte est à l'image de toute la collection Aire libre, avec son côté artistique léché, et ne manquera pas d'en intéresser plusieurs.

Un seul trèfle à quatre feuilles à la fois!

Mamette - Tome #2 L'âge d'or par Nob - Glénat

Mamette, petite dame dans la soixantaine, se voit confier la garde d'un jeune garçon pour la période des vacances scolaires, alors que la mère de ce dernier part à l'extérieur de la ville. Aidée de ses ami(e)s, dont une vieille fille inflexible et une seconde, dépendante des prescriptions médicales, Mamette reprend donc un rôle de mère... Même si elle ne veut que le bien de l'enfant, celui-ci a pourtant tendance à la voir comme une plaie.

Si l'histoire coule sans grands bouleversements, elle ne manque pas de savoureux clins d'œil à plusieurs distractions de retraités. On rira entre autres de la dépendance de Mamette et de ses amies pour les billets de loterie instantanée... Les images, quant à elles, sont simples, sans trop de détails. Les arrières-plan sont en aquarelle et donnent un petit côté vieillot sympathique. Voilà une bande dessinée qui pourrait très bien plaire à un jeune lectorat féminin!

Toi, mon amour, mon ami


Dans C'est quand le bonheur, Martine Delvaux nous permet d'entrer au coeur d'une amitié privilégiée entre un homme et une femme. Ils se connaissent depuis une vingtaine d'années, ont traversé le temps, les épreuves, ont formé un couple il y a longtemps, ont tout partagé et se sont créé des souvenirs communs d'une enfance où ils ne se connaissaient même pas. C'est une série de tableaux, d'anecdotes, une sorte d'inventaire des moments où, bien ensemble, ils le trouvent, leur bonheur. Le lecteur qui se voit plongé dans cette complicité immense peut être déstabilisé par tant de proximité car il est rare d'être témoin d'une chose aussi privée et jalousement gardée que la relation entre femme et son meilleur ami mais le plaisir de découvrir cet espace clos dans lequel se cache la félicité fait vite oublier le malaise. Ce qui aurait pu ne rester qu'un simple exercice d'énumération nous apparaît finalement comme étant une oeuvre sensible et touchante dans laquelle plusieurs femmes reconnaîtront sans doute une relation qu'elles entretiennent ou souhaiteraient entretenir avec un homme, l'homme de leur vie.

dimanche 14 octobre 2007

Cette semaine à Épilogue [14 octobre]


• Valérie Gaudreau revient sur les 50 ans de la parution de On the road de Jack Kerouac
• Bryan Saint-Louis critique Autochtones de la nuit de Stanley Péan
• Marc Allard nous parle de l'essai Stumbling on Happiness du psychologue américain Daniel Gilbert
• Marco April cause BD!


Épilogue, dimanche 11h
rediffusion lundi 10h
sur les ondes de CKIA 88,3-FM à Québec
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