samedi 27 octobre 2007

Cette semaine à Épilogue [28 octobre]



Valérie Gaudreau a rencontré Mario Dufour et Suzel Brunel, respectivement président et vice-présidente de la Commission des biens culturels du Québec pour la parution du livre Empreintes & mémoire portant sur l'arrondissement historique du Vieux-Québec à l'occasion du 400e anniversaire de Québec.

Bryan Saint-Louis et Danielle Bourgeois nous parlent de deux parutions aux Éditions Coup de tête.

Marc Allard a lu Les éteignoirs, essai sur le «nonisme» et l'anticapitalisme au Québec de Marc Simard.

Bryan Saint-Louis critique le recueil de nouvelles D'Ailleurs de Gilles Jobidon.

Épilogue, dimanche 11h
rediffusion lundi 10h
sur les ondes de CKIA 88,3-FM à Québec
En direct sur le web

dimanche 21 octobre 2007

La nuit, la vie

Stanley Péan n’avait pas publié d’ouvrage de fiction depuis quelques années. Il nous revient enfin avec un recueil de nouvelles, Autochtones de la nuit, publié aux éditions La Courte Échelle. «Le fil conducteur du recueil, c’est la noirceur», annonce l’écrivain. Le ton est donné.

Si on pouvait avoir l’impression que Stanley Péan était moins présent en librairie depuis quelques années, l’auteur n’a pas chômé entre temps pour autant. Au fil des ans, celui qui célèbre cette année ses vingt ans de métier comme écrivain s’est illustré tantôt comme président de l’Union des écrivains québécois, tantôt comme membre du Mouvement pour les arts et les lettres, ou encore comme rédacteur pour le journal littéraire Le libraire. Il a aussi tablé sur l’écriture de scénarios pour des projets de film ou de série télé, sur celle de deux livres thématiques, Jazzman et Taximan, et sur plus d’une cinquantaine de chansons. L’auteur a toutefois continué de publier des textes dans différents ouvrages collectifs, notamment dans la revue Alibis.

Le recueil qu’il présente aujourd’hui rassemble d’ailleurs sous une même couverture différentes nouvelles publiées depuis 2002. Des nouvelles noires, avertit l’auteur. Les thèmes abordés par les textes d’Autochtones la nuit sont en effet plutôt sombres. On y découvre la violence sous plusieurs formes. Vengeances exagérées, violence sexuelle, violence conjugale, violence gratuite : Péan s’offre un tour d’horizon du côté noir de la personnalité humaine. Par contre, les textes offrent souvent au lecteur l’envers de la médaille : un autre personnage éprouve souvent de la honte et des remords par rapport à la violence auquel il est confronté. À titre d’exemple, citons «Le samedi soir, quand la tendresse», dans laquelle un homme regrette de ne pas avoir dénoncé l’ami qui battait sa femme. Les tableaux sont généralement réussis. On est vite saisi par ces petites histoires, bien décrites, qui forment un tout cohérent et uni. On regrette qu’il manque parfois un côté un peu plus trash qui aurait encore mieux rendu la violence des personnages. Au sommaire, seule «Mal à l’âme», trop prévisible malgré la dureté de son propos (sur la pédophilie), déçoit. Aussi, le lectorat de Québec sera surpris de l’erreur commise dans «Aïcha», où la 8 devient l’autobus à prendre pour se rendre dans le Vieux-Québec.

La musique occupe aussi une place importante dans le recueil, notamment avec les nombreuses citations. En plus de Gainsbourg, qui donne le titre du roman, on retrouve des allusions à des artistes aussi variés que Diane Dufresne, Eminem ou Pagliaro. Stanley Péan ayant toujours donné une place importante à la musique, on est peu surpris d’apprendre qu’on a également produit une soirée de lecture-performance autour de Autochtones de la nuit, où l’auteur a lu des extraits de son recueil avec l’accompagnement musical et visuel des productions Rizhome.

Autochtones de la nuit, de Stanley Péan, chez La courte échelle, 228 pages.