Le 20e roman d’Amélie Nothomb est arrivé en librairie
il y a quelques semaines. C’était donc un roman anniversaire pour la prolifique
auteure belge, ce qui a suscité certaines attentes chez ses fans, d’autant plus
que le titre, Tuer le père, laissait
présager le meilleur. Finalement, on découvre dans ce court roman de 150 pages
l’histoire de Joe Whip, un jeune prodige abandonné par sa mère, qui découvre l’univers
de la magie à Reno. Impressionné par ses talents naturels, Norman, un magicien
reconnu, le prend sous son aile. Mais alors que Joe apprend les rudiments de la
magie, il vit aussi son premier amour, alors qu’il craque pour Christina, la
conjointe de Norman, une danseuse de feu. Comment la conquérir? L’univers est
singulier, insolite; le conflit est œdipien, voire freudien : bref, les
ingrédients sont présents. Malheureusement, la magie n’y est pas – sans jeu de
mots. Les personnages de Nothomb manquent de relief, les phrases ont moins d’impact.
Dans les brumes de Burning Man, Nothomb (qui nous avait déjà fait le coup dans Voyage d’hiver), montre encore une
fascination un peu enfantine pour l’univers des psychédéliques. Au final, elle
boucle aussi le récit de manière un peu irréaliste et surtout, froide. Les
nombreux lecteurs d’Amélie Nothomb trouveront encore une fois leur plaisir dans
ce rendez-vous annuel avec la dame aux grands chapeaux. Par contre, ce n’est
pas avec Tuer le père qu’elle
convaincra ceux qui, année après année, débarquent de sa locomotive littéraire.
Nothomb nous a habitués à tellement mieux. Après 150 pages, ce qui reste,
surtout, c’est (encore une fois) l’espoir d’une meilleure cuvée l’an prochain.
- Bryan St-Louis