mardi 18 octobre 2011

Tuer le père : quand la magie n’y est pas



Le 20e roman d’Amélie Nothomb est arrivé en librairie il y a quelques semaines. C’était donc un roman anniversaire pour la prolifique auteure belge, ce qui a suscité certaines attentes chez ses fans, d’autant plus que le titre, Tuer le père, laissait présager le meilleur. Finalement, on découvre dans ce court roman de 150 pages l’histoire de Joe Whip, un jeune prodige abandonné par sa mère, qui découvre l’univers de la magie à Reno. Impressionné par ses talents naturels, Norman, un magicien reconnu, le prend sous son aile. Mais alors que Joe apprend les rudiments de la magie, il vit aussi son premier amour, alors qu’il craque pour Christina, la conjointe de Norman, une danseuse de feu. Comment la conquérir? L’univers est singulier, insolite; le conflit est œdipien, voire freudien : bref, les ingrédients sont présents. Malheureusement, la magie n’y est pas – sans jeu de mots. Les personnages de Nothomb manquent de relief, les phrases ont moins d’impact. Dans les brumes de Burning Man, Nothomb (qui nous avait déjà fait le coup dans Voyage d’hiver), montre encore une fascination un peu enfantine pour l’univers des psychédéliques. Au final, elle boucle aussi le récit de manière un peu irréaliste et surtout, froide. Les nombreux lecteurs d’Amélie Nothomb trouveront encore une fois leur plaisir dans ce rendez-vous annuel avec la dame aux grands chapeaux. Par contre, ce n’est pas avec Tuer le père qu’elle convaincra ceux qui, année après année, débarquent de sa locomotive littéraire. Nothomb nous a habitués à tellement mieux. Après 150 pages, ce qui reste, surtout, c’est (encore une fois) l’espoir d’une meilleure cuvée l’an prochain.

- Bryan St-Louis