vendredi 28 novembre 2008

Cette semaine à Épilogue [30 novembre]


Cette semaine à Épilogue, Valérie Gaudreau rencontre un auteur de Québec, Max Férandon, pour Monsieur Ho, son premier roman publié aux éditions Alto.

Un livre tout simple et fascinant dans lequel Max Férandon nous présente Monsieur Ho, un fonctionnaire chinois solitaire et discret qui se voit confié la tâche improbable de recenser 1,3 milliard de Chinois. Une mission qui dérivera rapidement vers une exploration de la Chine d'aujourd'hui, pays immense faits de contrastes et de défis. Un pays vaste, complexe, multiple dont les habitants cherchent leurs repères entre communisme et capitalisme sauvage. Entre tradition et modernité. Sur la route, Monsieur Ho sera aussi confronté à son propre passé.

Aussi, à l'émission, Claudine Dufour nous fait la critique de La maison des temps rompus de Pascale Quiviger et Danielle Bourgeois nous parle de poésie.


Épilogue, dimanche 12h
rediffusion lundi 10h
sur les ondes de CKIA 88,3-FM à Québec
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mardi 18 novembre 2008

Les vraies affaires

L’oncle de Eemeli Toropainen a passé sa vie à brûler des églises : pourtant, au moment de sa mort, il demande à son neveu de créer une fondation et de bâtir un nouveau lieu de culte en sa mémoire. L’entreprise est étrange, parce qu’elle est la demande d’un communiste athée, mais aussi jugée absurde, parce qu’il n’y a, juge-t-on, aucune raison de bâtir une nouvelle église en 1990, en Finlande, alors que la plupart des autres églises se sont vidées au fil des ans. Qu’à cela ne tienne, Toropainen réalise les dernières volontés de son oncle et crée autour de cette nouvelle église une petite communauté, Ukonjärvi, qui, verra-t-on, sera presque bénie des Dieux. En effet, à partir de cette prémisse, Arto Paasilinna crée dans une fable futuriste et pessimiste, mais réaliste (le roman a été publié en 1992), où le monde sombre dans une crise économique (entraîné par les problèmes de l’Allemagne) doublé d’un drame écologiste (une centrale nucléaire explose près de Saint-Pétersbourg) qui amène le monde vers la ruine, la famine, et finalement la guerre... alors que la petite communauté de Ukonjärvi survit et prospère. Avec son style caractéristique, son humour particulier et son sens du réalisme, Paasilinna prône encore une fois par l'entremise de ses anti-héros le retour à la nature et le gros bon sens, critique les travers de notre société de surconsommation, la lourdeur de la bureaucratie et notre manque de vision collectif. Le récit démarre peut-être un peu lentement, la communauté de Ukonjärvi est certes un peu trop idéalisée, mais à la fin du roman, c’est sûr, on aimerait tellement y habiter…

Le cantique de l'apocalypse joyeuse, Arto Paasilinna, éditions Denoël et d'ailleurs.

lundi 17 novembre 2008

L'écrivain masqué frappe encore

François Blais a déménagé ses lettres chez Hurtubise HMH pour ce troisième roman au titre impossible : un roman où on ne retrouve ni vengeur masqué, ni hommes-perchaudes, mais où l’on retrouve le style frais et toujours franchement drôle de ce jeune auteur – qui remporte sans doute cette année le prix de la prémisse de roman la plus citée dans les médias. Les recensions se font par contre plutôt rares, et pourtant on retrouve dans ce nouvel ouvrage quelques uns des ingrédients qui avaient fait de Nous autres, ça compte pas un livre remarqué. Encore une fois, deux jeunes de Québec habitent en marge de la société, se créent un confortable microcosme d’où les autres sont exclus, jugent au passage les autres citadins… Mais cette fois, tiens donc, la vie de bohème aurait peut-être assez duré? En utilisant la même graine, Blais arrive à se réinviter un peu pour une nouvelle histoire à la finale un peu plus sérieuse, qui arrive un peu trop vite. L’écriture reste toujours riche et vivante, et juste pour cela, ce nouveau Blais vaut le détour. Un petit bémol pour l’ajout d’un conte en parallèle, dont on ne comprend pas vraiment l’utilité (ou la symbolique?)...

Le Vengeur masqué contre les hommes-perchaudes de la Lune, de François Blais, chez Hurtubise HMH.

Bête sauvage

Résumer le deuxième roman de Laurent Chabin aux éditions Coups de tête, Speranza, c’est s’adonner au pire des exercices. Parce que tout de suite après avoir expliqué que Chabin propose ici une vision particulière du mythe de Robinson Crusoé, on pourrait être tenté de s’accrocher aux détails croustillants (genre quand le héros baise une chèvre pour assouvir ses pulsions pis qu’il la tue sans faire exprès parce qu’il est trop lourd, t’sais?) Pourtant, on a tout intérêt à mettre un peu de côté ce qui semble trop gros dans cette histoire (genre quand Robinson devient le dominant dans une relation homosexuelle particulièrement charnelle avec un jeune esclave qu’on avait emmené sur son île pour un sacrifice, t’sais?) et à se concentrer plutôt sur la réflexion philosophique qui se cache derrière cette fable : la société est-elle innée chez l’être humain? Les pulsions et réactions de l’homme sont-elles inhérentes à l’être humain et inévitable dès qu’on entre en relation avec d’autres êtres vivants? On a appris à connaître Laurent Chabin, à apprivoiser son style si particulier, cru mais intelligent, qui pose de bonnes questions sur l’homme et sa société. Par contre, dans Speranza, l’arbre cache peut-être un peu trop la forêt. Le lecteur trop sensible est peut-être mieux de s’abstenir, celui qui veut se questionner aurait intérêt à plonger. Comme un animal.

Laurent Chabin, Speranza, aux éditions Coups de tête, 90 pages.

Cette semaine à Épilogue [23 novembre]




Andrée Laberge a été employée des services sociaux puis docteure en épidémiologie et chercheuse en santé publique.
Mais c'est pour son nouveau métier, celui d'écrivaine, qu'Épilogue a reçu Andrée Laberge. Après Les oiseaux de verre et L'Aguayo, Andrée Laberge a publié en 2006 La rivière du loup, un roman pour lequel elle a remporté le prix du Gouverneur général.

Elle nous revient ces jours-ci avec Le fin fond de l'histoire, un roman éclaté, bavard, qui nous présente quatre personnages, très forts et complexes, qui ont chacun à leur manière des comptes à régler avec le passé et leur identité. Il y a une jeune fille aux traits amérindiens qui n'ont rien à voir avec ceux de ses parents et qui se questionne sur ses origines.

Un infirmer solitaire, enfant orphelin et adulte divorcé qui tente de noyer son mal de vivre en aidant les autres, quitte à en faire un peu trop.

On rencontre aussi une «vieille folle», une femme de 78 ans, qui revient à Québec dans l'espoir de revoir son «chéri», un séminariste qui lui a fait un enfant. Occasion aussi de revivre de douloureux souvenirs des Cove Fields, ce Faubourg de la misère, érigé sur les Plaines d'Abraham pour loger les familles pauvres dans les années 40.

Et, dans tout ça, la voix frénétique d'un quatrième personnage, un sans-abri, qui observe cette galerie de personnages et intervient entre parenthèses dans un souffle d'écriture d'une grande spontanéité.

Chacun a sa petite histoire, intimement liée à la grande Histoire, celle de la Ville de Québec.

Valérie Gaudreau
a rencontré Andrée Laberge
À lire aussi, la critique de Valérie parue dans Le Soleil du dimanche 16 novembre.


Épilogue, dimanche 12h
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samedi 8 novembre 2008

Cette semaine à Épilogue [9 novembre]



De la grande visite à Épilogue cette semaine alors que l’auteur français Olivier Rolin était de passage à Québec pour son nouveau roman, Un chasseur de lions. Un roman porté par un bruit très favorable et une critique unanime.

Et il s’agit d’un engouement parfaitement justifié et mérité pour ce roman savoureux où Olivier Rolin nous fait découvrir un assez médiocre «chasseur de lions», aventurier et marchand d’armes français du 19e siècle, Eugène Pertuiset.
Un personnage un peu grotesque pourtant immortalisé par une toile du célèbre peintre Edouard Manet en 1881.

Une rencontre improbable, mais bien réelle, qui a inspiré Olivier Rolin pour ce roman où se croisent les destins de ces deux hommes en apparence aux antipodes, mais aussi des réflexions de l’auteur lui-même.

Un périple à trois voix, en somme, dans le monde de l’art et du voyage où on réfléchit à la révolution, à la bourgeoisie, à la bohème, pour résumer se roman «irrésumable» fait de joyeuse digression et d’un savant usage des parenthèses !

Valérie Gaudreau s’est entretenu avec le fort sympathique Olivier Rolin.

Aussi, Claudine Dufour nous parle du roman Anatomie d’un suicide et autres mensonges de Marie Gingras et Marco April cause BD !


Épilogue, dimanche 12h
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lundi 27 octobre 2008

Cette semaine à Épilogue [ 2 novembre ]


Quel grand honneur pour Épilogue de recevoir l’écrivain Jean-Paul Dubois! Grand reporter, notamment pour Le Nouvel Observateur, décortiqueur de l’Amérique qui nous a présenté il y a quelques années les recueils de chroniques L’Amérique m’inquiète et Jusque là tout allait bien en Amérique, Jean-Paul Dubois est aussi un important romancier. Je pense à autre chose, Kennedy et moi, Une vie française, récipiendaire du prix Femina 2004.

Jean-Paul Dubois était de passage à Québec pour nous présenter son tout dernier roman, Les accommodements raisonnables, publié aux Éditions de l’Olivier. Un titre qui a évidemment une connotation toute spéciale au Québec alors que la dernière année a été marquée par la Commission Bouchard-Taylor.

Mais les accommodements de Dubois n’ont pas de lien avec la religion ou l’immigration. On parle ici des accommodements raisonnables, mais aussi essentiels pour concilier amour, famille, ambition, concilier les relations humaines. Thèmes dont il est question dans ce roman où Jean-Paul Dubois nous présente une année dans la vie de Paul Stern, un Français qui quitte une femme dépressive et un père en pleine période de rajeunissement pour le meilleur et, peut-être, pour le pire.

Paul Stern accepte un boulot de scénariste à Hollywood, terre de fiction et d’évasion, ou il rencontrera Selma, sosie de sa femme 30 ans plus tôt. S’amorce donc tout un questionnement sur l’éloignement, la culpabilité, la filiation, la possibilité de refaire la vie.

Valérie Gaudreau et Marc Allard ont rencontré Jean-Paul Dubois. Un entretien passionnant dans lequel il est question d’accommodements, d’éloigement, de Nicolas Sarkozy, de Barack Obama et du superbe poème Speak White de Michèle Lalonde.


Épilogue, dimanche 12h
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vendredi 24 octobre 2008

9.987

Bon : pour les filles, on dit des barres asymétriques, et non pas des barres parallèles. Et si mon souvenir est bon, Nadia Comaneci, gymnaste affamée, a reçu son fameux 10 à l’ancien Forum, et non pas au Biodôme. Mais sinon, voilà, c’est tout : il y aura bien peu d’autres choses de négatif à dire sur Le Bestiaire, le nouveau roman de Éric Dupont, étoile de plus en plus brillante dans la jeune littérature québécoise. Dans ce troisième roman, Dupont nous ramène en Gaspésie, entre Rivière-du-Loup et Matane, pour nous raconter une enfance romanesque sous le règne de Henri VIII, et ses douces, mais surtout Anne Boleyn, sa deuxième. Elle n’est pas toujours facile, la vie d’un enfant de baby-boomer indépendantiste : le narrateur vit les premiers divorces, les premiers échecs péquistes et les questionnements de l’enfance dans ce qui prend les allures d’une fable peuplée d’animaux de toutes sortes. Si on compare à La logeuse, le précédent roman de Dupont, qui a remporté le prestigieux Combat des livres de Radio-Canada, l’auteur arrive cette fois a créer une magie un brin moins littéraire, ce qui devrait l’aider à se faire connaître encore plus d’un public populaire. On rit, on sourit, on est attendri, et les jeunes Nadia réalisent qu'elles sont chanceuses que Teodora Ungureanu ait terminé deuxième! Dupont nous raconte une histoire et nous amuse sans trahir la littérature : c’est un coup de force trop rare, qu’on se réjouit de voir. Excellent.

Le Bestiaire, d'Éric Dupont, aux éditions du Marchand de feuilles.

Bonne fête, Québec!

2008 aura été pour vous trop pleine d’un optimisme sans borne pour Québec? Voici le livre à mettre entre vos mains : Québec, ville dépressionniste, du collectif qui porte presque le même nom, un petit livre remplit d’humour noir qui nous rappelle le passé (et le présent) parfois pas toujours rose de la ville de Québec. Une dizaine d’auteurs s’attardent là où ça fait mal : le corporatisme du mal nommé Carnaval de Québec, la « poétique » (sic) du séduisant boulevard Hamel, l’asservissement touristique du Vieux-Québec, la gloire du béton, l’architecture de l’Université Laval… et même la pauvre petit rue Xi’an, qu’on souhaite qu’aucun dignitaire chinois ne vienne visiter un jour. Les intentions sont claires, on ne donne pas dans la demi-mesure, et un peu à la manière de Michael Moore, les auteurs trouvent les bons arguments pour nous faire penser comme eux. La plupart d’ailleurs ont aussi une plume fort intéressante, ce qui rend la lecture d’autant plus agréable (bémol pour l’article de Yannick Lacroix, qui en fait décidément un peu trop). Pour le négatif, on aurait peut-être aussi aimé retrouver directement sous les photos qui illustrent l’album (pourtant abondantes et fort bien choisies) les commentaires qui les auraient expliqué, plutôt que de devoir aller fouiller constamment en fin d’ouvrage. À lire, ne serait-ce que pour savoir!

Québec, ville dépressionniste, par le Collectif de La Conspiration dépressionniste, chez Moult Éditions.

Il manquait peut-être une coupe de champagne...

Depuis 1992, chaque rentrée littéraire amène inévitablement son nouvel Amélie Nothomb. Cette année, c’est Le fait du prince que nous présente l’auteur belge : un roman où l’on boit beaucoup de champagne, qui nous ramène plusieurs thèmes connus par les lecteurs réguliers de Nothomb : le désir, l’amour, les non-dits… Le décor, lui aussi, est familier : un huis-clos, deux personnages, un homme, une femme. Le premier a usurpé l’identité d’un homme mort chez lui ; la deuxième, mystérieuse et suave, n’a pas vraiment d’identité, vit au jour le jour dans la résidence de l’homme dont elle ignore la mort. Ils discutent, boivent et ttombent amoureux, évidemment, sans que ni un ni l’autre ne se connaisse vraiment. Pourtant, malgré tant de familiarité, quelque chose est changé cette fois dans l’écriture de Nothomb. Moins de phrases marquantes, moins de style incisif : une histoire qui coule, tout simplement, à laquelle manque un peu de la magie habituelle de la plume d’Amélie Nothomb. À propos d’un précédent ouvrage, j’avais déjà dit qu’un roman d’Amélie Nothomb où l’amour va dans les deux sens (et où il manque donc un peu de haine) faisait un roman moins marquant, et l’impression qu’il nous reste après la lecture du Fait du prince va dans ce sens. Mais quand même, un livre d'Amélie Nothomb reste un Amélie Nothomb…

Le fait du prince, Amélie Nothomb, chez Albin Michel.

dimanche 21 septembre 2008

Les cadeaux de Dominique et Compagnie


Le secret de Sylvio – Lucie Bergeron

Les vacances sont arrivées et Simon quitte la ville pour aller chez son oncle et sa tante, à la campagne. Il arrive à la veille de l’anniversaire de sa tante et se voit confier une mission presque impossible, celle de cacher le cadeau que Sylvio, l’oncle, veut offrir à sa femme, curieuse et fouilleuse impénitente. La vie à la ferme n’est pas de tout repos pour le petit et le secret de Sylvio, dur à porter. Voilà un récit sympathique et drôle, plein de surprises et d’imprévus, qui plaira autant aux filles qu’aux garçons, dès 7 ans.

Tatiana au pays du vent – Marie Lasnier

Premier roman de l’auteur, Tatiana au pays du vent réussit à aborder des sujets sérieux tels que la santé, l’énergie propre et l’environnement, l’amitié et la famille, tout en restant accessible aux enfants. Tatiana, cette jeune biélorusse qui passe l’été en Gaspésie pour reprendre des forces est bien mystérieuse, aux yeux du petit Yvan, qui habite la maison d’à côté. Rapidement, une grande amitié se développe entre les deux enfants, qui ont beaucoup à apprendre l’un de l’autre. C’est avec une grande sensibilité que Marie Lasnier raconte la réalité de milliers d’enfants biélorusses qui vivent dans un environnement encore hautement contaminé, plus de 20 ans après l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl. On apprécie le complément d’information au sujet de l’organisme Séjour santé enfants Tchernobyl, en annexe, qui permet de mieux comprendre le fonctionnement et le but de ces séjours, dont des enfants comme Tatiana profitent grandement.
Le coup de cœur de la rentrée.

Lucie Wan et la maison des mystères – Agnès Grimaud

Lucie n’a pas la permission d’emprunter la ruelle derrière chez elle pour se rendre à l’école… mais entraînée par une chatte, qui semble l’avoir adoptée, elle s’y aventure et découvre une maison abandonnée où il semble se passer des choses étranges. Accompagnée par ses amis, Lucie décide d’aller au fond des choses et de découvrir la vérité au sujet de cette maison et des activités qui s’y déroulent… mais est-ce une bonne idée ? Une aura de mystère entoure ce récit dans lequel se côtoient l’insouciance de l’enfance et le milieu criminel…


Les voyages de Nicolas – Complot en Espagne – Camille Bouchard

Nicolas est à Pampelune, en Espagne, avec ses parents voyageurs. Son passage dans cette ville est l’occasion rêvée de s’amuser et de découvrir la tradition des courses de taureaux dans les rues, en compagnie de son ami Ubaldo. Mais ils apprennent bien rapidement que tout le monde ne voit pas d’un bon œil ces festivités. Un groupe de militants anti-corridas est dans les parages et entend tout faire pour gâcher l’événement, même s’il leur faut pour cela mettre en danger la vie d’enfants. Cette histoire pleine de rebondissements, parfaite pour les amateurs d’action, fait découvrir une culture qu’on connaît peu et nous fait réfléchir aux moyens parfois utilisés par les militants de toutes sortes pour parvenir à leurs fins.

dimanche 14 septembre 2008

Cette semaine à Épilogue [14 septembre]

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L'équipe d'Épilogue revient pour une quatrième saison!
On commence le tout en douceur avec un regard aux nouveautés à venir. Romans québécois et étrangers, poésie, BD, littérature jeunesse. Que nous réservent les auteurs d'ici et d'ailleurs cet automne?

Aussi, l'équipe d'Épilogue commente le dossier du journal La Presse qui, la semaine dernière, s'est livré à l'exercice de dresser la liste des «Nouveaux classiques» de la littérature.

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dimanche 8 juin 2008

mardi 15 avril 2008

cette semaine à Épilogue [20 avril]



Le 20 avril, Épilogue vous présente un spécial de deux heures remplies d'entrevues avec des auteurs rencontrés à l'occasion du Salon du livre de Québec!

AVEC

* Dany Laferrière pour son roman Je suis un écrivain japonais
• Claude Jasmin pour son roman biographique Des branches de jasmin, l'art d'être un grand-père délinquant
• André-Philippe Côté pour son recueil de caricatures Madame la mairesse
• Alain Olivier pour son recueil de récits Voyage au Viêt Nam avec un voyou

...et encore plus!

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samedi 12 avril 2008

Cette semaine à Épilogue [12 avril]



Bryan rencontre la très sympathique Rafaële Germain pour son deuxième roman Gin tonic et concombre.
lire ici la critique de Valérie Gaudreau publiée dans Le Soleil du 6 avril

• On parle du recueil de délirantes citations Entendu à Montréal

• Et Danielle Bourgeois nous livre sa chronique poésie

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jeudi 3 avril 2008

Cette semaine à Épilogue [6 avril]


• On passe la moitié de l'émission en compagnie de Francis Desharnais qui nous parle de sa BD Burquette.


• Claudine Dufour nous parle du roman La peau des doigts de la jeune écrivaine Katia Belkhodja.



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mercredi 26 mars 2008

Cette semaine à Épilogue [ 30 mars ]



• ENTREVUE AVEC MONIQUE PROULX

Si dans Les Aurores montréales, paru en 1996, elle parlait merveilleusement de la ville, Monique Proulx se tourne maintenant vers la nature avec Champagne. Dans son dernier roman publié au Boréal, une galerie de personnages se retrouve sur les terres de Lila, une femme d'origine polonaise qui, à 76 ans, est confrontée à la vieillesse, mais ne lâche pas pour autant sa mission, celle d'être «la gardienne fervente de ce morceau de paradis vierge qu'il fallait protéger contre les prédateurs».

Des personnages qui trimballent tous leur passé, souvent douloureux, car la beauté du monde n'exclue pas non plus une forme de souffrance qui nous ramène sans cesse à notre état d'humain. Champagne est roman qui célèbre la nature, mais aussi les paradoxes de la vie. Un livre qu'on pourrait qualifier de «développement durable de l'âme»...

• Valérie Gaudreau a rencontré Monique Proulx

• Claudine Dufour nous livre sa critique de La notaire de Patrick Nicol

• Et on vous fait part des grandes lignes de la programmation du prochain Salon du livre de Québec


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vendredi 21 mars 2008

lundi 3 mars 2008

En eau smose

Jade Bérubé propose une micro-plaquette d’à peine quelques pages, peuplée de courts récits à peine commencés qu’ils sont déjà terminés. Un livre d’autant plus minuscule qu’on a entrecoupé les textes d’une série de photos! Bien sûr, on peut dévorer le livre de Jade Bérubé en quelques minutes à peine, mais on aurait avantage à ralentir son rythme de lecture et s’attarder sur chacun des mots choisis par l’auteur. Car derrière ce petit ouvrage se cache un réel et minutieux travail d’écriture, et on le sent. La plume de Jade Bérubé est poétique, touchante et la jeune auteure propose images et voyages au lecteur qui saura se laisser bercer par ses mots. Nouvelles? Pas vraiment. Récits, plutôt, qui espère-t-on, saura trouver le public plus littéraire qui lui est dû.


Le rire des poissons, de Jade Bérubé, aux Marchand de feuilles, 69 pages.

L'enlèvement de Sarajevo

Cyrille Martinez a su trouver le titre qui frappe. Mais il y a peu de président américain dans L’enlèvement de Bill Clinton : dans ce récit qui nous amène à Sarajevo, en 1994, dix ans après la tenue des Jeux olympiques d’hiver, il y a beaucoup plus de souvenirs de Katarina Witt et des exploits des skieurs de fond soviétiques. Nedim Hrbat, héros de cette fable (dont la narration est inexplicablement faite au tu), se rappelle et se souvient d’un passé plus glorieux de sa ville. La comparaison entre le Sarajevo de 1984 et celui de 1994 n’est pas nouvelle et quelques passages un peu trop touffus auraient eu avantages à être resserrés. Néanmoins, on aimera comment la forme du texte soutient le fond de ce récit, la façon dont la narration confuse rappelle la destruction de la ville bosniaque et comment les phrases laissés en suspens sont porteuses de sens. On appréciera aussi les souvenirs et les anecdotes des Jeux olympiques de 1984, petites histoires oubliées qui ne manqueront pas de nous intéresser.

L'enlèvement de Bill Clinton, de Cyrille Martinez, chez L'Instant Même, 122 pages.

Derrière le papier glacé

Le quatrième de couverture de Un monde de papier nous annonce l’histoire d’un homme qui « tombe » dans les pages d’un magazine féminin. On n’avait pas vraiment pris ce « tomber » au pied de la lettre en s’imaginant une histoire à la Rumeurs, où un pauvre garçon allait trimer à la création d’un magazine. « Tomber », ça veut vraiment dire tomber : sans trop qu’on sache comment ni pourquoi, le héros de Un monde de papier devient l’habitant des pages glacées d’un magazine qu’il feuillette. Au détour des pages, il y rencontre un mannequin de Hugo Boss, Uma (Thurman, devine-t-on) et quelques autres des personnages qui peuplent d’ordinaire les magazines féminins. Sa quête se dessine assez rapidement : il doit sortir de la revue, en délivrant par la même occasion, si possible, ses nouveaux amis de leur vie éphémère. Car voilà déjà que plane sur la revue une menace encore plus grande que celle de l’Ogre qui fait régner l’ordre dans les pages du magazine : la revue est jetée aux rebuts et bientôt, elle sera détruite...

Il y a quelques bonnes trouvailles et quelques bonnes idées dans le nouveau roman de François Desailliers. Cependant, il y manque quelque chose, comme si la sauce ne prenait jamais tout à fait. Il n’y a certes pas l’humour auquel on aurait pu s’attendre, ni de critique acerbe du milieu des magazines féminins. Soit. Même sans humour, on aurait aimé quelque chose de plus mordant. Les personnages, alter ego de leurs jumeaux de papier, manquent de généralement de profondeur et de nuances : ils sont toujours tout bons ou tout mauvais. Ni tout à fait une critique, ni tout à fait une parodie, Un monde de papier cherche sa direction. Les extraits de Faust et les quelques anecdotes philosophiques n’arrivent pas à compenser pour le manque de direction du roman et à lui apporter une profondeur. Pas une critique, pas un roman sérieux, roman d’aventures aux grosses ficelles : Un monde de papier s’avère un ouvrage sympathique, mais qu’on oubliera peut-être un peu vite… Comme une revue?

Un monde de papier, de François Désailliers, chez Tryptique, 183 pages.

dimanche 2 mars 2008

Concerto pour les mouches

Troisième roman, troisième maison d’édition : Sébastien Chabot a beaucoup voyagé ses lettres depuis la parution de son premier ouvrage, Ma mère est une marmotte. Les jaquettes ont certes été différentes, mais plusieurs constantes restent dans l’écriture de Chabot : on retrouve dans son dernier roman, Le chant des mouches, le décor matapédien halluciné, très ducharmien, qu’il habite depuis quelques temps. Encore une fois, les animaux, la religion, la famille et l’enfance sont présents. Cette fois, dans un synopsis qui n’est pas sans rappeler la trilogie du Grand cahier d’Agota Kristof, Chabot suit le destin de deux jumeaux, séparés à la naissance, qui habitent chacun un côté du village de Sainte-Souffrance, séparé par un immense trou. Les décors sont semblables, mais l’écriture de Chabot évolue : plus assuré, loin des irritants excès et de la démesure de L’angoisse des poulets sans plume, l’auteur prêche cette fois un peu plus de simplicité. Chabot adopte une forme plus traditionnelle, où les coups d’éclat langagiers sont peut-être moins nombreux, mais qui sert l’histoire avec plus d’efficacité. Le chant des mouches a certes une certaine lourdeur littéraire, hanté par les palpables influences littéraires de Chabot, mais il y a assurément dans cette jeune voix une singularité qu’on sent encore en plein travail.

Le chant des mouches, de Sébastien Chabot, aux Éditions Alto.

Récit à la sauce biographique

On demande à un biographe d’écrire un livre de recettes inspiré des goûts culinaires de Maria Callas. Surpris par difficulté de la tâche, l’écrivain amorce une correspondance avec un éminent spécialiste, qui livre bribe par bribe, au fil de ses réflexions et de ses découvertes, des tranches de la vie de Callas, des anecdotes sur sa vie, sur son alimentation. Récit? C’est du moins ce qu’affirme la page de garde de Les recettes de la Callas. La quatrième de couverture nous dit aussi que « Réal La Rochelle s’aventure pour la première fois sur le territoire de la fiction ». Au fil des pages, il est difficile de ne pas voir le fantôme de l’auteur La Rochelle se dessiner derrière le personnage du spécialiste, ni de voir poindre ça et là quelques passages trop collés à la vie de l’auteur, lui-même grand amateur de Callas et biographe de Denys Arcand – ah! Voilà pourquoi on fait allusion aux Invasions barbares. La Rochelle s’est-il commandé lui-même un ouvrage sur la Callas que personne ne lui demandait? Trop de détails techniques, de numéro d’œuvres, de titres et même de références bibliographiques viennent entacher ce « récit » : on ne peut s’empêcher de se questionner sur la véritable nature de ce texte et les véritables intentions de l’auteur. Dommage : car La Rochelle a la passion de la Callas, c’est évident. Certaines des anecdotes du textes sont réellement intéressantes et peuvent faire découvrir la grande diva à un lectorat qui ne s’y connaît pas nécessairement en musique classique, ou qui ne s’intéresse pas déjà à la Callas. Malgré ses bons passages, c’est peut-être là que Les recettes de la Callas échoue : s’il fallait faire le passage vers la fiction, il fallait le faire complètement, et non pas travestir une biographie en y rajoutant quelques inexplicables et questionnables recettes de maman…

Les recettes de la Callas, de Réal La Rochelle, chez Leméac, 103 pages.

Explosion de talent

Finalement, une traduction de Neil Smith nous permet de découvrir cet auteur canadien anglais, né à Montréal, qui a entre autres été nominé plusieurs fois pour le Journey Price, un important prix littéraire canadien. Le recueil Big Bang nous laisse présager le meilleur. Les personnages de Neil Smith sont empreints de beaucoup d’humanité : ils sont riches, entiers, intéressants. Chacun d’entre eux, au cours du recueil, se retrouvent au bord du changement qui bouleversera leur existence. Partant de cette idée générale, Smith exploite des thèmes et des styles variés, amenant le lecteur de l’amour au cancer, de l’incroyable réalisme de la mort au fantastique, alors qu’on suit, quelques pages durant, le personnage d’une jeune fille de huit ans qui vieillit d’un an par jour. Smith joue avec un style simple, mais efficace. Un très bon moment de lecture.

Big bang, de Neil Smith, aux Allusifs, 181 pages.

Titre trompeur

Il y a peu d’Hitler dans le dernier recueil de nouvelles de David Albahari. Il y a bien peu de Chicago aussi : il faut savoir déchiffrer adéquatement la jaquette de l’ouvrage, qui nous montre en effet un Amérindien, découpé sur une carte de l’Europe de l’Est. Car c’est de l’ex-Yougoslavie dont il sera le plus question aussi, de l’Ouest canadien, d’immigration, de la population amérindienne, et de la difficulté à s’adapter à un nouveau pays et une nouvelle culture. Entre la nostalgie, l’oubli et la nouveauté, comment les différents personnages des nouvelles de David Albahari sauront s’adapter au Canada et à ses mœurs? L’écriture de Albahari est sensible. L’auteur, né en Serbie et maintenant immigré au Canada, a une connaissance profonde des thèmes qu’il aborde. À mettre dans les mains de tous ceux qui s’intéressent aux questions d’immigration et de diversité culturelle.

Hitler à Chicago, de David Albahari, aux Allusifs, 208 pages.

L’autre visage de la Isla Bonita

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Maya Ombasic connaît bien Cuba : les nouvelles qui composent son recueil sont autant d’occasions de découvrir les autres facettes de Cuba, trop souvent vu comme un simple paradis tropical. Parmi les nouvelles les plus marquantes de Chroniques du Lézard, on retrouve d’ailleurs les nouvelles qui font écho aux comportements des touristes à Cuba : bordels peuplés de jeunes Cubaines, femmes à marier… La mer, cette immonde cimetière, qui raconte l’histoire d’une mère qui a perdu son fils dans l’océan, touche aussi. Le court recueil de Maya Ombasic n’est pas toujours égal, certaines nouvelles tombent un peu plus à plat pour un lectorat peu familier avec l’île cubaine : l’auteur fait cependant preuve d’originalité dans sa démarche et saura assurément joindre un public intéressé aux questions latinos-américaines.

Chroniques du Lézard, de Maya Ombasic, chez Le Marchand de Feuilles, 109 pages.

samedi 1 mars 2008

Cette semaine à Épilogue [2 mars]


• Bryan Saint-Louis nous parle du recueil de nouvelles Le rire des poissons de Jade Bérubé

• Valérie Gaudreau livre sa critique du livre Le dilemme du prisionnier, premier roman de François Lepage

•Et on vous propose une entrevue sur le Printemps des poètes
Épilogue, dimanche 11h
rediffusion lundi 10h
sur les ondes de CKIA 88,3-FM à Québec
En direct sur le web

samedi 9 février 2008

Cette semaine à Épilogue - 9 février

- Une entrevue avec Hélène Matte et Schallum Pierre, pour la soirée littéraire et musicale Amalgame, présentée le 12 février au Musée de la Civilisation. La soirée est présentée à l'occasion du Mois de l'histoire des Noirs ;
- Danielle Bourgeois nous parle de Prison de poupée, le premier roman d'un [déjà] personnage littéraire, Edouard H. Bond, chez Point de fuite ;
- Bryan St-Louis nous parle de L'enlèvement de Bill Clinton, de Cyrille Martinez, tout juste paru aux éditions L'instant même ;
- Marco April nous parle BD et nous emmène en Afghanistan!

Ce dimanche, 11 h, sur les ondes du CKIA FM, 88,3 ou en rediffusion ce lundi, 10 h!

jeudi 3 janvier 2008

Cette semaine à Épilogue [6 janvier]




L'équipe d'Épilogue vous souhaite une très belle année 2008!
Pour cette première émission de la saison, Valérie Gaudreau rencontre Gilles Archambault pour son roman «Les rives prochaines»

Épilogue, dimanche 11h
rediffusion lundi 10h
sur les ondes de CKIA 88,3-FM à Québec
En direct sur le web