dimanche 2 décembre 2012

Émission du 2 décembre 2012

Aujourd'hui, à l'émission, nous recevons Andrée Laberge en entrevue pour son nouveau roman, Le fil ténu de l'âme

Aussi, Sophie nous parle livre de cuisine, et Bryan critique le dernier roman de Simon Boulerice, Javotte!

Bonne émission!

dimanche 25 novembre 2012

Émission du 25 novembre 2012

Aujourd'hui, à l'émission, les soeurs Marianne et Caroline White nous parlent du livre de leur père, John White, Volontairement bon, petites histoires philosophiques, publié aux éditions Publistar. Un livre publié à titre posthume qui a toute une histoire!

Bryan nous livre aussi sa critique du deuxième roman de la jeune auteure Olivia Tapiero, Espaces, publié aux éditions XYZ. Olivia Tapiero avait gagné, il y a quelques années, le prix Robert-Cliche pour son excellent roman Les murs.

lundi 19 novembre 2012

Émission du 18 novembre 2012

Cette semaine, à l'émission!

- Claudine vous a parlé de Ne dites pas à ma mère que je suis vivant, le nouveau roman de Lyne Richard;
- Bryan a commenté L'amour fou, le premier roman de Françoise Hardy, qui célèbre cette année 50 ans de carrière;
- et Sunny nous parlait de Micro, le dernier roman de Michael Crichton!

Nous avons oublié de poster sur le blogue pour l'émission de la semaine dernière, le 11 novembre... Désolé! Bryan nous parlait du roman de l'écrivain finlandais Tuomas Kyro, Les tribulations d'un lapin en Laponie, Claudine nous parlait de "Oh...", le nouveau roman de Philippe Djian, et Sophie Grenier-Héroux, pour sa première participation à l'émission, nous présentait le top 3 de ses livres de recette!

dimanche 4 novembre 2012

Émission du 4 novembre 2012

Aujourd'hui à l'émission:

- Une entrevue avec Robert Lalonde pour son roman Un jour le vieux hangar sera emporté par la débâcle, paru récemment chez Boréal;

- Claudine parle du roman "Oh..." de Philippe Djiann,

- et Sunny nous parle du dernier thriller de Kathy Reichs, Substance secrète.

Rendez-vous à 12 h sur les ondes de CKIA FM 88,3!

dimanche 21 octobre 2012

Émission du 21 octobre 2012

Aujourd'hui à l'émission, dès 12 h sur les ondes de CKIA FM 88,3:

- la bande dessinée La célibataire d'India Desjardins et Magalie Foutrier
- Testament, de Vickie Gendreau, et
- Les clés de la Maison-Blanche: sexe, fric et vote, de Richard Hétu et Alexandre Sirois.

Bonne émission! :)


jeudi 31 mai 2012

Étoile du Nord


Je dois avouer qu’il y a un an, j’avais débuté avec quelques préjugés la lecture de  L’escapade sans retour de Sophie Parent, le dernier roman de Mylène Gilbert-Dumas. Il y avait quelque chose qui sentait trop la croissance personnelle et l’écoute du moi profond dans l’histoire de cette femme qui décide, sur un coup de tête, d’abandonner sa vie rangée, parfait en apparence, parce qu’elle trouvait qu’il y manque de sens. Mais j’avais fini par être happé par ce roman intelligent, nuancé, bien construit, qui faisait réellement du bien. Sans faire de prêchi-prêcha, Mylène Gilbert-Dumas avait proposé une histoire pleine de réalisme, sensible, sur l’importance de trouver un sens à sa vie et de suivre son instinct, même si ce chemin était lui aussi parsemé d’embûches et de choix difficiles.

C’est donc dire que j’avais hâte de lire Yukonnaise.

D’emblée, on constate qu’il y a plusieurs parallèles à tracer entre Yukonnaise et L’escapade sans retour de Sophie Parent : les deux histoires suivent des trames semblables, et le désir d’Isabelle, ancienne esthéticienne superficielle de Sainte-Foy, de changer sa vie n’est pas sans rappeler celui de Sophie Parent. Tous les choix d’Isabelle ont été fait en fonction de critères sociaux basés sur le paraître : son métier, son look, sa vie amoureuse. Mais voilà que le vernis craque :  elle apprend, elle s’ouvre, elle découvre de nouvelles façons de vivre. Après que son copain l’ait quittée pour une autre, plus jeune, elle fait la rencontre de Guy. Il habite au Yukon. Après quelques semaines de correspondance, elle décide d’aller le rejoindre. Les chocs qu’elle subira à Dawson City métamorphoseront à jamais Isabelle.

Yukonnaise n’est pas qu’une pâle copie de L’escapade sans retour de Sophie Parent et ce nouveau roman frappe encore plus fort que son prédécesseur. Armée de sa propre expérience de la vie au Yukon, Mylène Gilbert-Dumas trace avec précision le portrait de cette vie fascinante, oh combien différente, avec ce qu’elle propose de plus magique, mais aussi de plus difficile et tragique. Les personnages sont encore plus entiers, plus sentis. Les questionnements qu’ils vivent sont décrits avec nuance, avec simplicité malgré leur complexité, et on sent les impacts et répercussions de leurs décisions. Encore une fois, au final, c’est la quiétude intérieure qui triomphera. Yukonnaise est un roman populaire et accessible sans être convenu et cliché, et la réelle sensibilité avec laquelle y sont abordés ses thèmes le prévient des critiques faciles. Mylène Gilbert-Dumas s’impose aisément au-dessus de la mêlée avec son réel talent de romancière.

- Bryan St-Louis

Yukonnaise, de Mylène Gilbert-Dumas, chez vlb éditeur.

mardi 29 mai 2012

Comme une odeur de poussière


Sa dernière œuvre pour adultes, La mort de Mignonne et autres histoires, avait été publiée en 2005. Sept ans plus tard, toujours hantée par le souvenir de la jument Mignonne, Marie-Hélène Poitras nous revient, chez Alto, avec Griffintown.

Le quartier ouvrier montréalais de Griffintown est le repère des chevaux et des caléchiers qui animent les rues du Vieux-Montréal pendant la belle saison. Sous la plume de la journaliste, Griffintown devient le Far West et les caléchiers, des cowboys tous singuliers qui habitent dans un monde retranché. Marie, jeune Rose au cou cassé, tente de faire sa place dans ce milieu. Mais c’est le dernier été de Griffintown qui s’amorce : dans cette histoire de meurtre et de vengeance, les anciens cowboys doivent faire face aux nouveaux cowboys.

L’écriture de Marie-Hélène Poitras est pleine. Son roman, foisonnant et évocateur. On n’a aucune difficulté à imaginer ce Griffintown poussiéreux, anachronique, comme si on avait tracé autour du quartier une frontière qui nous amenait directement dans le désert du Texas, comme si chacun des personnages croisés dans le roman sortait directement d’un saloon. Les mots suggèrent les odeurs, les ambiances, les sons. Tout y est, y compris une finale digne d’un grand western. Tout dans Griffintown est parfait, précis, et chaque fois utile. En fait, tout y est si léché, tout y sent tellement le travail acharné que parfois, par moment, on peut avoir l’impression qu’il manque un peu de fougue et de légèreté à ce court roman digne de l’orfèvrerie. Comme si le vernis de cette grande fresque était trop brillant. Mais, au final, on ne peut que saluer la qualité de cette entreprise littéraire qui montre encore une fois le talent de Marie-Hélène Poitras.

- Bryan St-Louis

Griffintown, de Marie-Hélène Poitras, chez Alto.

lundi 14 mai 2012

Analyse en mosaïque


L’excellent Purge, qui a remporté à raison le prix Femina 2010, nous avait révélé la force de l’auteure finlandaise Sofi Oksanen. À rebours, on nous fait découvrir son premier roman, Les vaches de Staline, maintenant publié en français, toujours chez Stock.

Dans ce premier roman, Sofi Oksanen explore déjà les processus narratifs qu’elle utilisera dans Purge. Les points de vues de la mère, Katriina, et de la fille, Anna. Les allers et retours entre le présent, le passé, l’entre-deux. Et deux mondes, l’Estonie et la Finlande, si près, mais si loin, unis par un traversier. L’écriture est peut-être moins précise et dirigée que ce qu’on a lu dans Purge, mais Les vaches de Staline se défend très bien et ses arabesques complexes, même parfois un peu trop étirées, stimulent le lecteur. 

La politique et l’histoire avaient pris beaucoup d’importance dans Purge : on les trouve toujours en filigrane dans ce roman, qui est plutôt dominé par les préoccupations individuelles, notamment celles d’Anna, la fille, qui vit avec la boulimie et l’obsession d’un corps parfait. Une maladie qu’elle analyse, qu’elle explique et qu’elle décrit avec une précision maladive. Anna est centrée sur elle-même, elle est orgueilleuse, elle n’arrive que difficilement à tisser des relations avec les autres. On trouve les origines de la personnalité torturée d’Anna chez son père, toujours absent, qui côtoie les filles de joie russes dans ses voyages d’affaire en URSS, mais surtout chez sa mère, Katriina, qui a toujours cherché à cacher ses honteuses origines estoniennes. Ce casse-tête imbrique aussi toute l’histoire de la famille d’Anna, les sévices de la Deuxième Guerre mondiale, les tromperies familiales à l’époque de l’Estonie soviétique, les mensonges, les déportations en Sibérie et la misère, souvent causée par ceux qui étaient les plus proches. 

Les vaches de Staline, avec son côté plus dur, plus complexe, apparaît comme un diamant brut, et prouve encore une fois le talent de Sofi Oksanen.

- Bryan St-Louis

Les vaches de Staline, de Sofi Oksanen, chez Stock.

mardi 8 mai 2012

Histoire de filles


Il n’est peut-être pas anodin que tous les titres des romans de Rafaële Germain comportent un « et ». « Et », parce qu’il y a toujours quelque chose à rajouter. « Et », parce qu’il y a toujours place à développement. « Et », parce qu’il y a beaucoup de choses à dire. « Et » ce, même si on pourrait faire plus court.

Le troisième roman de Rafaële Germain se présente encore une fois sous la forme d’une bonne brique de plus de 500 pages. Beaucoup de mots pour parler, au fond, d’une histoire bien simple : Geneviève vient de se faire laisser par Florian, son amoureux des derrières années. Il l’a quitté pour une autre, plus jeune. Geneviève se relève de sa pénible peine d’amour en compagnie de ses amis Nicolas et Catherine. Ils parlent, ils boivent, ils analysent. Et voilà qu’alors qu’elle pleure Florian pendant de longues semaines, qu’elle espère son retour, voilà qu’elle croise Maxime. Trop beau, trop gentil, trop parfait. Pour le timing, on repassera.

Il faut l’admettre, la proposition de Rafaële Germain n’est pas nécessairement originale, ni dans le fond, ni dans la forme. On débute Volte-face et malaises et on sait déjà comment ça va se terminer. En lisant, on se questionne un peu sur les longueurs, sur des passages trop étoffés, sur la pertinence de certaines phrases et de certaines remarques. Avec ses références temporelles trop marquées, trop 2011, on sait bien que Volte-face et malaises ne passera sans doute pas l’épreuve du temps. Mais, mais, mais : il est difficile de ne pas faire du dernier roman de Rafaële Germain une critique somme toute positive. La chroniqueuse culturelle connaît les filles, elle connaît la dynamique de l’amitié, et malgré les défauts liés, bien souvent, à trop de réalisme, elle a su créer dans ce troisième roman un monde attachant. Oui, c’est intolérable de voir Geneviève pleurer Florian pendant 450 pages comme si c’était la fin du monde, mais est-ce que ce n’est pas exactement comme ça que ça se passe, des peines d’amour? On sait comment ce roman va se terminer, mais on veut le lire quand même. Rafaële Germain écrit sans prétention, elle nous raconte, comme une amie, une histoire sympathique. Classique et convenue, mais vivante. Cette chick-lit, c’est peut-être un « produit » plus qu’une « œuvre », mais ce qu’elle fait. Rafaële Germain le fait bien.

Mesdames et mesdemoiselles, vos vacances s’en viennent, pensez-y.

- Bryan St-Louis

Volte-face et malaises, de Rafaële Germain, chez Libre Expression.
 

vendredi 4 mai 2012

Au nom du fils


Larry Tremblay, surtout connu pour son travail comme dramaturge, revient du côté du roman, chez Alto, pour Le Christ obèse. Ce court roman est une œuvre dense, complexe, mais accessible. Psychanalytique et mythique. D’une couleur : noire.

Edgar s’est endormi sur la tombe de sa mère, au cimetière. À son réveil, durant la nuit, il surprend quatre personnages, qu’il croit être les chevaliers de l’Apocalypse, qui tabasse sauvagement une jeune fille. Sans réfléchir, il rapportera la blessée chez lui. Au départ rebuté, Edgar se sent finalement investi d’une mission envers celui – car voilà, il s’agit plutôt d’un jeune homme – qu’il a sauvé au cimetière. Pourquoi a-t-on battu celui qu’il se met à appeler Jean? Pourquoi Edgar, ce petit chien asocial et étrange, continue d’espérer pouvoir, par lui seul, guérir Jean de ses blessures? Derrière les portes closes de la maison d’Edgar se développe une relation d’amour inconditionnelle et tragique entre le sauveur et cet étrange Jésus, dont on finit par apprendre le passé trouble.

On l’a déjà dit : Le Christ obèse est une œuvre complexe. Larry Tremblay fait appel à notre inconscient collectif. Il utilise des symboles, introduit des éléments psychanalytiques. Le lecteur suit un fil troublant, rudement travaillé par l’auteur, tendu entre illuminations, catholicisme et complexe d’Œdipe. Les clés de compréhension et d’analyses sont nombreuses. Quelques moments de la trame du roman, pourtant moins cruciaux, peuvent sembler par contre un peu trop fardés, voire « pop », et jurent un peu à côté du ton presque cérémonial du roman. Cette histoire noire et tordue ne plaira sans doute pas aux lecteurs trop sensibles, mais Larry Tremblay nous montre son talent de romancier avec ce roman intelligent, intemporel, qui dérange.

- Bryan St-Louis

Le Christ obèse, de Larry Tremblay, chez Alto.