dimanche 20 novembre 2011

Emporte-moi

Normand Cousineau, est illustrateur, mais aussi globe-trotteur. Au fil de ses nombreux voyages, il s’est amusé à faire des croquis de paysages et de personnages, mais aussi de simples instants. Il s’est ensuite envoyé ces petites aquarelles, marquant ses souvenirs du sceau de la poste. Les images se sont ensuite accumulées dans une valise, jusqu’à ce qu’il les présente à la poète Jennifer Tremblay. Celle-ci a relevé le défi d’imaginer les messages qui auraient pu accompagner ces cartes postales. L’album De la ville, il ne me reste que toi est né de cette rencontre entre les dessins et les mots, entre les véritables souvenirs de voyage de l’illustrateur et ceux imaginés par l’écrivaine.


De la ville, il ne me reste que toi est un magnifique album. Les dessins de Cousineau sont des clichés colorés et vivants qui s’amusent entre le réel et l’anecdotique. Cependant, au-delà du visuel, ce sont surtout les mots de Jennifer Tremblay qui restent. Avec ses courtes phrases, l’auteure a su créer des moments d’émotions presque plus imagés que les dessins eux-mêmes. Cette écriture toute féminine met en scène une femme guidée par ses émotions, qu’elle soit une voyageuse, une mère, une amante ou une amoureuse. Il y a celle qui part, celle qui voyage, mais aussi celle qui reste derrière : on ne « voyage pas [toujours] géographiquement » dans cet album où le désir plane autant que les avions, mais l’esprit s’envole, dans un moment de spleen. Il est difficile de ne pas être touché par cette poésie simple et vivante, qui donnera au lecteur le goût de ses propres voyages.


De la ville, il ne me reste que toi, de Jennifer Tremblay et Normand Cousineau, aux Éditions de la Bagnole.


- Bryan St-Louis