Sierra Leone, Guinée : loin des caméras de l’Occident,
de petits pays d’Afrique ont lontemps été livrés à des guerres civiles
sanglantes, inhumaines, dont les horreurs dépassent l’imagination. Onika a été
une des victimes de ces guerres : un jour, au détour d’une route, elle a
été battue, violée. Sa jeune fille a été assassinée sous ses yeux et son fils
Ntangu a été enlevé. Elle savait qu’il deviendrait un de ces enfants-soldats,
nourri à la coke et à la violence, qui pillerait des villages, violerait et tuerait.
Cependant, Onika n’oubliera jamais son fils. Miraculeusement sauvée, recueillie
dans des camps de réfugiés, puis exilée à Ottawa, elle n’aura quand même qu’un
seul objectif : retrouver ce fils qu’on lui a enlevé.
Aurélie Resch n’a pas peur des mots : les réalités
dépeintes dans Pars, Ntangu! sont
directes, froides, cliniques. Elles témoignent néanmoins de l’horreur vécue par
les populations de plusieurs pays africains, de saccages inhumains,
d’amputations et de viols commis pour des raisons économiques qui crèvent le
cœur. La violence est ici essentielle, mais livrée avec parcimonie. Au-delà de
ces images marquantes, c’est l’incompréhension, le dégoût et la souffrance
humaine qui restent imprégnés chez le lecteur. Aurélie Resch boucle peut-être
un peu trop rapidement son histoire en fin de récit, mais le roman mérite
lecture ne serait-ce que parce qu’il aborde avec humanité ces guerres oubliées
et les drames qu’ils engendrent.
Pars, Ntangu!, d'Aurélie Resch, aux éditions David.
- Bryan St-Louis