vendredi 21 septembre 2007

À Épilogue cette semaine [ 23 septembre ]

.
• Bryan Saint-Louis nous parle du nouveau roman d'Amélie Nothomb, Ni d'Ève, ni d'Adam.
• Danielle Bourgeois nous amène à la découverte de la Côte-Nord avec le livre Le pays dans le pays du photographe Serge Jauvin et de l'écrivaine Francine Chicoine
• Claudine Dufour nous trimballe dans l'univers de Boucar Diouf avec Sous l'arbre à palabres, mon grand-père disait...
et Marco April cause BD!

Épilogue, dimanche 11h
rediffusion lundi 10h
sur les ondes de CKIA 88,3-FM à Québec

En direct sur le web

.

mardi 18 septembre 2007

Bourgault selon Nadeau


«Un homme vif, énergique, complexe». Voilà les mots choisis par Jean-François Nadeau pour qualifier l'immense personnage de Pierre Bourgault à qui il vient de consacrer une biographie publiée chez Lux Éditeur.

En entrevue à Épilogue (diffusée le dimanche 16 septembre 2007), Nadeau, historien et directeur des pages culturelles du journal Le Devoir a parlé avec assurance et un enthousiasme évident de Bourgault dont il a tenté de cerner la pensée et le parcours au cours des quatre dernières années. Au départ amorcé comme base d'un cahier spécial du Devoir consacré à Bourgault à sa mort en juin 2003, le travail de Jean-François Nadeau a vite fait de se transformer en papier de 20, 30, 70 pages. Bref, pourquoi ne pas y consacrer un livre entier? a fini pas se dire l'auteur. C'est ce qu'il a fait pour notre plus grand bonheur, d'ailleurs. Quatre ans et 600 pages plus tard, Nadeau nous propose donc son Bourgault, livre très bien reçu par la critique et, surtout, par le public puisqu'il récolte présentement un succès qui dépasse, et de loin, les attentes de son auteur.

Ouvrage rigoureux, complet et terriblement accrocheur, Bourgault tient à la fois de la biographie et de l'essai biographique. On sent le Nadeau journaliste dans sa manière de poser des questions, d'écrire de manière fluide et vivante sans jamais tomber dans la facilité.

Le Pierre Bourgault qu'on découvre au fil de ses 600 pages qui se lisent dans le temps de le dire (et qui nuisent cruellement aux heures de sommeil!), se révèle, oui, un homme «vif, énergique et complexe», comme le dit si bien Jean-François Nadeau. De son enfance dans les Cantons-de-l'Est jusqu'à sa carrière de professeur en passant par la fondation du Rassemblement pour l'indépendance nationale (RIN) et sa rivalité légendaire avec René Lévesque, Nadeau nous propose un regard sur cet homme étonnant, fidèle à lui-même dans tous les combats et ce, malgré bien les ennuis que son franc-parler a pu lui occasionner.

Homosexuel à une époque où sortir du placard était impensable pour un homme public, maniaque de théâtre qui a dû laisser tomber son rêve, tribun amoureux de la langue française et homme de terrain pourtant jamais élu, Pierre Bourgault a aussi été dans sa vie privée un personnage plus grand que nature. Un être qui a en quelque sorte bâti chaque jour son propre mythe, n'hésitant pas à faire table rase, à entretenir des amitiés étonnantes, à avoir des comportements parfois contradictoires. Mais malgré les paradoxes et les zones grises, il est resté lui-même, jusqu'à la fin.

Un dossier sur Pierre Bourgault : ici

- Valérie Gaudreau

lundi 17 septembre 2007

J'ai sauvé la peau d'un tit ours

Certes, dans Le bestial serviteur du pasteur Huuskonen, Arto Paasilinna ne nous apporte pas en terrains inconnus. Ce nouveau roman se compare avec plusieurs des autres romans de l’auteur finlandais. Le pasteur Huuskonen, homme d’âge mur, couplé d’une femme qui ne soulève plus sa passion, blasé par un métier qui le déçoit de plus en plus, est le portrait type d’un héros de ses romans. Quand il amorce avec son ours Belzeb son grand périple d’errance au travers de l’Europe, on ne peut s’empêcher d’avoir une pensée pour Le lièvre de Vatanen, autre grand roman de Paasilinna : est-ce seulement la taille de l’animal qui diffère? La quête du bonheur, la religion, les décors finlandais : tout y est, et on replonge dans ce roman comme dans une vieille couverture chaude, reconnaissant l’inimitable style d’écriture du Finlandais, ses personnages singuliers, ses rebondissements. À la manière de Jacques Poulin, on peut accuser Paasilinna de raconter toujours la même histoire. Mais chaque rencontre est unique, chaque détail historique inséré à son intérêt, chaque voyage apporte quand même son lot de sourires. Allez-y, Arto, racontez-nous encore une histoire : on attend déjà le prochain.

- Bryan St-Louis

Le bestial serviteur du pasteur Huuskonen, de Arto Paasilinna, chez Denoël, 307 pages.