mardi 8 mai 2012

Histoire de filles


Il n’est peut-être pas anodin que tous les titres des romans de Rafaële Germain comportent un « et ». « Et », parce qu’il y a toujours quelque chose à rajouter. « Et », parce qu’il y a toujours place à développement. « Et », parce qu’il y a beaucoup de choses à dire. « Et » ce, même si on pourrait faire plus court.

Le troisième roman de Rafaële Germain se présente encore une fois sous la forme d’une bonne brique de plus de 500 pages. Beaucoup de mots pour parler, au fond, d’une histoire bien simple : Geneviève vient de se faire laisser par Florian, son amoureux des derrières années. Il l’a quitté pour une autre, plus jeune. Geneviève se relève de sa pénible peine d’amour en compagnie de ses amis Nicolas et Catherine. Ils parlent, ils boivent, ils analysent. Et voilà qu’alors qu’elle pleure Florian pendant de longues semaines, qu’elle espère son retour, voilà qu’elle croise Maxime. Trop beau, trop gentil, trop parfait. Pour le timing, on repassera.

Il faut l’admettre, la proposition de Rafaële Germain n’est pas nécessairement originale, ni dans le fond, ni dans la forme. On débute Volte-face et malaises et on sait déjà comment ça va se terminer. En lisant, on se questionne un peu sur les longueurs, sur des passages trop étoffés, sur la pertinence de certaines phrases et de certaines remarques. Avec ses références temporelles trop marquées, trop 2011, on sait bien que Volte-face et malaises ne passera sans doute pas l’épreuve du temps. Mais, mais, mais : il est difficile de ne pas faire du dernier roman de Rafaële Germain une critique somme toute positive. La chroniqueuse culturelle connaît les filles, elle connaît la dynamique de l’amitié, et malgré les défauts liés, bien souvent, à trop de réalisme, elle a su créer dans ce troisième roman un monde attachant. Oui, c’est intolérable de voir Geneviève pleurer Florian pendant 450 pages comme si c’était la fin du monde, mais est-ce que ce n’est pas exactement comme ça que ça se passe, des peines d’amour? On sait comment ce roman va se terminer, mais on veut le lire quand même. Rafaële Germain écrit sans prétention, elle nous raconte, comme une amie, une histoire sympathique. Classique et convenue, mais vivante. Cette chick-lit, c’est peut-être un « produit » plus qu’une « œuvre », mais ce qu’elle fait. Rafaële Germain le fait bien.

Mesdames et mesdemoiselles, vos vacances s’en viennent, pensez-y.

- Bryan St-Louis

Volte-face et malaises, de Rafaële Germain, chez Libre Expression.