lundi 9 janvier 2012

Douce forêt

Il faut s’ajouter au concert d’éloges pour Il pleuvait des oiseaux, de Jocelyne Saucier, indéniablement un des romans de l’année 2011. Pour son quatrième roman, l’auteure s’est à nouveau trouvée nommée pour les Prix du Gouverneur général, mais elle est surtout devenue la première Québécoise à obtenir le Prix des cinq continents de la Francophonie, remis par l’Organisation internationale de la Francophonie.

Tout distingue Il pleuvait des oiseaux. Ses protagonistes, d’abord : des personnes âgées rustres vivant reculés dans le fond des bois qui ont signé un pacte avec la mort, la douce et évanescente Marie-Desneige, délivrée de sa maison de fous, des petits bandits de village et une photographe sans nom, partie à la recherche d’un mythe enfumé du passé. L’intrigue, également, qui voyage entre un présent utopique, à l’abri de la forêt, et l’enfer du passé, alors qu’on redécouvre dans un réalise horrifiant l’histoire des Grands Feux qui ont dévasté le nord de l’Ontario au début du siècle dernier. Jocelyne Saucier tisse une courtepointe délicate avec ces matériaux, sans véritable début ni fin : on en sait juste assez sur ces mystérieux personnages pour les effleurer, les imaginer et les sentir. Du roman, on retient le désir de vivre, la magie, la simplicité du bonheur et une odeur de fumée. Voilà qui fait du bien.

Il pleuvait des oiseaux, de Jocelyne Saucier, chez XYZ.


- Bryan St-Louis

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