Il n’est peut-être pas anodin que tous les titres des romans
de Rafaële Germain comportent un « et ». « Et », parce
qu’il y a toujours quelque chose à rajouter. « Et », parce qu’il y a
toujours place à développement. « Et », parce qu’il y a beaucoup de
choses à dire. « Et » ce, même si on pourrait faire plus court.
Le troisième roman de Rafaële Germain se présente encore
une fois sous la forme d’une bonne brique de plus de 500 pages. Beaucoup de
mots pour parler, au fond, d’une histoire bien simple : Geneviève vient de
se faire laisser par Florian, son amoureux des derrières années. Il l’a quitté
pour une autre, plus jeune. Geneviève se relève de sa pénible peine d’amour en
compagnie de ses amis Nicolas et Catherine. Ils parlent, ils boivent, ils
analysent. Et voilà qu’alors qu’elle pleure Florian pendant de longues
semaines, qu’elle espère son retour, voilà qu’elle croise Maxime. Trop beau,
trop gentil, trop parfait. Pour le timing,
on repassera.
Il faut l’admettre, la proposition de Rafaële Germain n’est
pas nécessairement originale, ni dans le fond, ni dans la forme. On débute Volte-face et malaises et on sait déjà
comment ça va se terminer. En lisant, on se questionne un peu sur les
longueurs, sur des passages trop étoffés, sur la pertinence de certaines
phrases et de certaines remarques. Avec ses références temporelles trop
marquées, trop 2011, on sait bien que Volte-face
et malaises ne passera sans doute pas l’épreuve du temps. Mais, mais, mais :
il est difficile de ne pas faire du dernier roman de Rafaële Germain une
critique somme toute positive. La chroniqueuse culturelle connaît les filles,
elle connaît la dynamique de l’amitié, et malgré les défauts liés, bien
souvent, à trop de réalisme, elle a su créer dans ce troisième roman un monde
attachant. Oui, c’est intolérable de voir Geneviève pleurer Florian pendant 450
pages comme si c’était la fin du monde, mais est-ce que ce n’est pas exactement
comme ça que ça se passe, des peines d’amour? On sait comment ce roman va se
terminer, mais on veut le lire quand même. Rafaële Germain écrit sans
prétention, elle nous raconte, comme une amie, une histoire sympathique.
Classique et convenue, mais vivante. Cette chick-lit,
c’est peut-être un « produit » plus qu’une « œuvre », mais
ce qu’elle fait. Rafaële Germain le fait bien.
Mesdames et mesdemoiselles, vos vacances s’en viennent,
pensez-y.
- Bryan St-Louis
Volte-face et malaises, de Rafaële Germain, chez Libre Expression.
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