mardi 18 septembre 2007

Bourgault selon Nadeau


«Un homme vif, énergique, complexe». Voilà les mots choisis par Jean-François Nadeau pour qualifier l'immense personnage de Pierre Bourgault à qui il vient de consacrer une biographie publiée chez Lux Éditeur.

En entrevue à Épilogue (diffusée le dimanche 16 septembre 2007), Nadeau, historien et directeur des pages culturelles du journal Le Devoir a parlé avec assurance et un enthousiasme évident de Bourgault dont il a tenté de cerner la pensée et le parcours au cours des quatre dernières années. Au départ amorcé comme base d'un cahier spécial du Devoir consacré à Bourgault à sa mort en juin 2003, le travail de Jean-François Nadeau a vite fait de se transformer en papier de 20, 30, 70 pages. Bref, pourquoi ne pas y consacrer un livre entier? a fini pas se dire l'auteur. C'est ce qu'il a fait pour notre plus grand bonheur, d'ailleurs. Quatre ans et 600 pages plus tard, Nadeau nous propose donc son Bourgault, livre très bien reçu par la critique et, surtout, par le public puisqu'il récolte présentement un succès qui dépasse, et de loin, les attentes de son auteur.

Ouvrage rigoureux, complet et terriblement accrocheur, Bourgault tient à la fois de la biographie et de l'essai biographique. On sent le Nadeau journaliste dans sa manière de poser des questions, d'écrire de manière fluide et vivante sans jamais tomber dans la facilité.

Le Pierre Bourgault qu'on découvre au fil de ses 600 pages qui se lisent dans le temps de le dire (et qui nuisent cruellement aux heures de sommeil!), se révèle, oui, un homme «vif, énergique et complexe», comme le dit si bien Jean-François Nadeau. De son enfance dans les Cantons-de-l'Est jusqu'à sa carrière de professeur en passant par la fondation du Rassemblement pour l'indépendance nationale (RIN) et sa rivalité légendaire avec René Lévesque, Nadeau nous propose un regard sur cet homme étonnant, fidèle à lui-même dans tous les combats et ce, malgré bien les ennuis que son franc-parler a pu lui occasionner.

Homosexuel à une époque où sortir du placard était impensable pour un homme public, maniaque de théâtre qui a dû laisser tomber son rêve, tribun amoureux de la langue française et homme de terrain pourtant jamais élu, Pierre Bourgault a aussi été dans sa vie privée un personnage plus grand que nature. Un être qui a en quelque sorte bâti chaque jour son propre mythe, n'hésitant pas à faire table rase, à entretenir des amitiés étonnantes, à avoir des comportements parfois contradictoires. Mais malgré les paradoxes et les zones grises, il est resté lui-même, jusqu'à la fin.

Un dossier sur Pierre Bourgault : ici

- Valérie Gaudreau

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'espère que vous serez capables de tenir ce rythme de publication sur le blogue. J'ai rarement l'occasion de vous écouter à la radio, les heures de diffusion ne me convenant pas vraiment (j'en suis désolée...), mais j'adore vous lire!
Bonne saison, et j'irai faire un tour bientôt!