mercredi 10 octobre 2007

Désir = danger

Élisabeth a perdu sa virginité à quatre ans avec un bâton de Popsicle. « J’ai poussé le bâtonnet trop fort dans ma petite fente ». On sent tout de suite que la jeune fille aura par la suite des rapports complexes avec le sexe, les hommes et l’amour. Et avec Gabriel : celui qu’elle n’aura fréquenté que quelques jours, à douze ans, mais qui restera toujours auréolé de fantasme, et ce pour seize longues années.

Dans Hystéro, Hélène Bard s’interroge sur la séduction, sur l’attirance et sur le désir. Élisabeth pourrait avoir tous les hommes qu’elle veut, mais n’arrive pas à séduire celui qu’elle voudrait avoir. Pourquoi le désire-t-elle tellement, au fond? Est-ce parce qu’il est le seul qui lui résiste? Et surtout, en vaut-il vraiment la peine? Reste-t-il l’homme idéal parce qu’il n’a pas eu le temps de la décevoir et de lui montrer qu’il était pareil aux autres?

Si la thématique de départ est intéressante et bien exploitée par l’auteur, la forme du roman pourrait cependant déplaire à certains. Élisabeth pousse très loin son désir de Gabriel et la forme du roman s’en ressent. Avec un ton suppliant, elle s’adresse à son amoureux en utilisant le « tu » en racontant les quelques événements qui ont marqué leur relation. Les phrases sont courtes, le rythme est découpé. Mais ce sont surtout certains passages plus crus qui pourraient agacer, tant Élisabeth désire et s’offre avec une démesure incontrôlable.


Hélène Bard a été reçue pour une entrevue à Épilogue lors de l'émission du 8 octobre.

Hystéro, de Hélène Bard, chez le Marchand de feuilles, 176 pages.

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