samedi 21 novembre 2009

Un hiver de dormance

Amélie Nothomb récidive pour une dix-septième année d’affilée et nous proposait cette année Le jardin d’hiver. Pas une année de grand cru, malheureusement, pour la pourtant très talentueuse écrivaine belge, dont l’essai de cet année ira rejoindre des romans aux souvenirs très périssables comme Journal d’Hirondelle ou Le fait du prince. Dans ce récit, Nothomb nous présente l’histoire de Zoïle, dont le travail consiste à visiter des appartements pour vérifier leur efficacité énergétique. Il tombera follement amoureux de sa cliente la plus misérable, Astrolabe, qui occupe toute son existence à prendre soin d’une écrivaine talentueuse mais attardée, Aliénor. Or, Aliénor prend tellement de place dans la vie d’Astrolabe que notre pauvre Roméo ne parvient jamais à pouvoir profiter de temps seul en compagnie de sa belle et ainsi la conquérir, car pour Astrolabe, Aliénor reste le personnage central de sa vie. De visites en visites, il tentera de la conquérir… L’amour ne sera finalement pas au rendez-vous, puisque dès la première page du roman, on apprend que Zoïle détournera un avion pour le faire s’écraser sur la tour Eiffel. Au moment de terminer le roman, on a l’impression qu’Amélie Nothomb a mal étoffé ses personnages, de même que certains passages de son histoire, qui auraient pu être bonifiés à de nombreux tournants pour donner un peu plus de chair au récit. Malheureusement, le passage le plus significatif du roman sera celui où Zoïle offre à Astrolabe et Aliénor des champignons magiques et décrit en détail les effets de son trip… Ce aventure au pays des sensations sera décrit sur presque 25 pages, mais on se questionne un peu, au final, sur sa véritable utilité. Aurait-il été plus intéressant d'insister plutôt sur autre chose? Encore une fois, on se souhaite mieux pour la prochaine rentrée…

Le voyage d'hiver, d'Amélie Nothomb, chez Albin Michel, 130 pages.

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