vendredi 28 septembre 2007

L'autre côté de l'aventure tokyoïte

Le nouveau roman d’Amélie Nothomb, Ni d’Ève, ni d’Adam, est un complément à une autre oeuvre de la singulière auteur belge, Stupeur et tremblements. En effet, au moment où elle déboulait l’échelle sociale dans la société qui l’avait engagée à son retour au Japon, Nothomb vivait aussi une histoire d’amour avec un Japonais qu’elle avait rencontré en devenant professeur de français. Ni d’Ève, ni d’Adam est donc l’autre fragment de ce périple japonais, dont elle avait quelques fois parlé en entrevue. Le lecteur fidèle saura donc y trouver de l’intérêt, même si, malheureusement, il ne s’agit pas là du meilleur roman de Nothomb.

Rinri, l’amoureux japonais, est celui qui donne la réplique à Amélie au cours de ce roman. Pour une rare fois, l’auteur change les rôles, devenant cette fois la bourreau plutôt que l’amoureuse suppliante. Or, on pourrait être tenté de croire que cette position lui sied un peu moins bien – littérairement parlant, du moins. Le roman ne manque pas de scènes cocasses, certaines luttes de caractère entre les personnages, ou de grands moments, comme l’ascension du mont Fuji. Cependant, il manque un petit côté mordant qui caractérise pourtant tout le reste de l’œuvre de Nothomb. Rinri, décrit comme « un Tokyoïte bien singulier », fait bien pâle figure en terme de bizarrerie comparé aux autres personnages de l’univers nothombien. Pourtant, Rinri a une histoire particulière, un cheminement singulier dans la société japonaise et des goûts qui lui sont propres, notamment en terme de nourriture. Sa personnalité reste par contre toujours un peu trop insaisissable et on ne s’attache jamais vraiment à lui. Comme quoi on aime mieux Amélie follement amoureuse, car elle sait alors nous faire aimer aussi.

Ni d'Ève, ni d'Adam, de Amélie Nothomb, chez Albin Michel, 245 pages.

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