On débute la lecture de Document
1 et on se doute déjà de comment ça va finir. On les regarde aller, Tess et
Jude, le nouveau « couple » asocial et mésadapté mis en scène par François
Blais, et on sait déjà que ça parle plus que ça agit, ce monde-là. Ça se pense
plus brillant que la moyenne des ours. Et, en effet, ils sont pas mal
intelligent et cultivés : ça paraît qu’ils en ont passé, du temps, à
surfer sur les Internets. Ces deux-là pourraient faire pas mal mieux de leur
vie que de travailler au Subway ou être sur l’aide sociale, mais bon, Tess et
Jude sont de la trempe de ces joyeux losers
qu’on a déjà côtoyés dans les autres romans de François Blais.
C’est vous dire à quel point on les aime d’amour. Dès les premières lignes.
Tess et Jude préparent un voyage : après avoir passé des soirées à regarder des noms de ville sur Google Earth, il fallait bien passer à la prochaine étape. Cette prochaine étape, ce sera d’aller visiter Bird-in-Hand, un village de Pennsylvanie. Pour vrai. Évidemment, il faut financer le périple. Par l’entremise d’un prétendant de Tess, autrefois écrivain, nos deux amis obtiennent une subvention du Conseil des arts et des lettres du Canada. Par contre, ils se doivent de nous raconter leur voyage et ses préparatifs. D’où ce Document 1 qu’on a entre les mains.
Évidemment, on sait donc déjà comment ça va se terminer. Ce
nouveau roman de François Blais ressemble beaucoup aux autres. Et on s’en fout
royalement. On rit. On rit comme on ne rit jamais assez en lisant un roman. Tess
et Jude sont irrévérencieux, allumés, critiques. Ils sont attachants. Ils sont
drôle, le ton est juste, ça coule.
Ils ne feront jamais rien, ces deux-là. Même dans un
prochain roman. Mais qu’est-ce qu’on s’en fout. Est-ce qu’on vous a dit qu’on
les aime d’amour?
- Bryan St-Louis
Document 1, de François Blais, chez L'instant même.
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