dimanche 2 mars 2008

Concerto pour les mouches

Troisième roman, troisième maison d’édition : Sébastien Chabot a beaucoup voyagé ses lettres depuis la parution de son premier ouvrage, Ma mère est une marmotte. Les jaquettes ont certes été différentes, mais plusieurs constantes restent dans l’écriture de Chabot : on retrouve dans son dernier roman, Le chant des mouches, le décor matapédien halluciné, très ducharmien, qu’il habite depuis quelques temps. Encore une fois, les animaux, la religion, la famille et l’enfance sont présents. Cette fois, dans un synopsis qui n’est pas sans rappeler la trilogie du Grand cahier d’Agota Kristof, Chabot suit le destin de deux jumeaux, séparés à la naissance, qui habitent chacun un côté du village de Sainte-Souffrance, séparé par un immense trou. Les décors sont semblables, mais l’écriture de Chabot évolue : plus assuré, loin des irritants excès et de la démesure de L’angoisse des poulets sans plume, l’auteur prêche cette fois un peu plus de simplicité. Chabot adopte une forme plus traditionnelle, où les coups d’éclat langagiers sont peut-être moins nombreux, mais qui sert l’histoire avec plus d’efficacité. Le chant des mouches a certes une certaine lourdeur littéraire, hanté par les palpables influences littéraires de Chabot, mais il y a assurément dans cette jeune voix une singularité qu’on sent encore en plein travail.

Le chant des mouches, de Sébastien Chabot, aux Éditions Alto.

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