lundi 3 mars 2008

L'enlèvement de Sarajevo

Cyrille Martinez a su trouver le titre qui frappe. Mais il y a peu de président américain dans L’enlèvement de Bill Clinton : dans ce récit qui nous amène à Sarajevo, en 1994, dix ans après la tenue des Jeux olympiques d’hiver, il y a beaucoup plus de souvenirs de Katarina Witt et des exploits des skieurs de fond soviétiques. Nedim Hrbat, héros de cette fable (dont la narration est inexplicablement faite au tu), se rappelle et se souvient d’un passé plus glorieux de sa ville. La comparaison entre le Sarajevo de 1984 et celui de 1994 n’est pas nouvelle et quelques passages un peu trop touffus auraient eu avantages à être resserrés. Néanmoins, on aimera comment la forme du texte soutient le fond de ce récit, la façon dont la narration confuse rappelle la destruction de la ville bosniaque et comment les phrases laissés en suspens sont porteuses de sens. On appréciera aussi les souvenirs et les anecdotes des Jeux olympiques de 1984, petites histoires oubliées qui ne manqueront pas de nous intéresser.

L'enlèvement de Bill Clinton, de Cyrille Martinez, chez L'Instant Même, 122 pages.

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